Manu Lanvin & The Devil Blues

Si certains artistes cachent leurs origines et dissimulent leurs influences, lui, joue cartes sur table. Ne cherchez pas, ne cherchez plus : Manu Lanvin vient de là, il vient du blues. Ce genre musical séminal, reflet des peines, mais aussi des joies, le guitariste surdoué (également singer-songwriter) a prouvé qu’il l’avait amadoué dès son premier album, le bien nommé Venir Au Monde, paru en 2000. Depuis, son public grossit à vue d’œil et la presse encense chacune de ses apparitions, dont celles, sur des scènes prestigieuses, en France et en Europe, ainsi qu’aux USA. Car comme Johnny Hallyday qui n’avait pas son pareil pour repérer les instrumentistes les plus illustres, l’immense Quincy Jones s’est entiché du guitariste intrépide et l’invite régulièrement à se produire dans le cadre du concert annuel de la Jazz Foundation Of America. Mais que ce soit à l’Apollo Theater à New York, au Montreux Jazz Festival, à Solidays, Musilac, Cognac Blues Passion ou sur des scènes moins renommées, Manu ne donne jamais moins que le meilleur de lui-même. En live, sans rien sacrifier à la musicalité de sa prestation, le beau diable vit à fond l’instant présent, saute, court dans tous les sens, sollicite le public et va même jusqu’à descendre au milieu des spectateurs, sans arrêter de jouer pour autant. Le répertoire qu’il propose en 2022 puise dans Grand Casino, son dernier album en date – pour lequel il avait sollicité Taj Mahal, Popa Chubby, Beverly Jo Scott et Paul Personne –, mais vaut également par les morceaux qu’il a choisi d’extraire du reste de sa discographie.

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